L’approche non duelle du shivaïsme du Cachemire
L’enseignement de cette tradition a été délivré dans les tantras, un ensemble de textes datant du 8e siècle de notre ère. En tant que tradition vivante et dynamique, son expression a été adapté au contexte culturel actuel par Eric Baret, selon la transmission de Jean Klein et par Daniel Odier.
Cette voie directe, pointe vers notre vraie nature. Elle ne mène pas à la liberté mais permet de voir ce qui empêche la libération. On l’appelle aussi voie négative car elle découle de l’élimination de ce que nous ne sommes pas.
La profonde intimité avec moi-même se déploie lorsque je prends conscience que je m’évite, que je me juge, que je pense savoir, que je suis constamment dans la fabrication, lorsque je ne suis précisément pas intime avec moi-même.
C’est par le travail du corps, l’écoute du ressenti, que les préjugés sont remis en question et qu’on prend conscience de la réalité tel qu’elle est et non pas tel qu’on aimerait qu’elle soit.
Il s’agit d’une pratique de l’éveil par la prise de conscience du ressenti; une voie d’exploration qui prend la vie en général et le corps en particulier comme champ d’expérience et lieu de pratique. On utilise toutes les situations, les pensées, les émotions comme champ d’expérimentation. Dès lors, tout devient pratique. Le réel, tel qu’il se présente à nous et non pas tel qu’on aimerait qu’il soit est ainsi le lieu d’observation et de transformation.
Cette exploration prend différentes formes et les ateliers proposés se présentent comme la mise en pratique de cette tradition.
La pratique du yoga cachemirien explore l’écoute des sensations et du souffle associé à un travail postural structurel. Elle est basée sur le senti et l’exploration tactile. Le corps est perçu à travers ses points d’appui et ses lignes de fuite, favorisant la circulation de l’énergie. S’effectuant de manière méditative, dans la vacuité corporelle, cette approche éveille la sensibilité du corps et favorise un espace de tranquillité intérieure. Dans cette orientation, la méditation n’est pas une action, c’est un état. L’assise se dépose dans l’espace, devient espace et l’espace se fond en elle. Une exploration spatiale du souffle, qui va ouvrir à des sensations corporelles nouvelles et à une qualité de présence particulière. La pratique des poses s’explore dans l’instant, sans références au passé ni au futur.
Les explorations sur le tapis se transposent petit à petit dans la vie quotidienne. Elles enrichissent et questionnent constamment notre perception du monde, notre rapport à soi et à l’autre.
Ouvert à tou·x·te·s, cette pratique privilégie l’écoute de ses résistances psycho- corporelles et l’exploration dans l’instant plutôt que toute idée de but à atteindre.
En parallèle aux cours hebdomadaires, des ateliers et des stages permettent de s’immerger davantage dans l’art de l’écoute, qui caractérise cette tradition.